Fantômas by Souvestre et Allain

Fantômas by Souvestre et Allain

Auteur:Souvestre et Allain [Allain, Souvestre et]
La langue: eng
Format: epub
Tags: Policier, Fantômas
Éditeur: Fayard
Publié: 2012-02-17T16:01:03+00:00


17 – AU COCHON DE SAINT-ANTOINE

Geoffroy la Barrique, en dépit de l’anxiété qui l’agitait et ayant pris son parti d’attendre le résultat de l’épreuve qui ne serait connu que le lendemain, avait nettement dit à sa sœur :

— Paye à boire et je t’obéis.

Après de nombreuses stations tout autour des Halles, on s’en était allé dîner au « Cochon de Saint-Antoine ».

Devant le « Cochon de Saint-Antoine », stationnait une attraction originale, trois véhicules invraisemblables qui n’étaient autres que le train imaginé par Bouzille.

***

Bouzille, après les formalités auxquelles il avait dû se plier à la suite de sa découverte du cadavre du soi-disant Charles Rambert, l’hiver précédent, avait mis à exécution son projet, il était venu à Paris.

Il avait eu simplement huit jours de retard sur son itinéraire prévu, huit jours qu’il avait passés à la prison d’Orléans, pour une vétille.

Bouzille avait, au mépris de la circulation de la grande ville, fait évoluer ses appareils au milieu des avenues les plus encombrées. On l’avait appréhendé et conduit au poste le plus voisin, alors qu’il errait aux environs de l’Odéon et confisqué ses équipages pendant quarante-huit heures, mais comme, somme toute, il n’y avait rien de grave à relever contre le chemineau, on l’avait prié simplement de débarrasser le plancher.

Sur les entrefaites, tandis qu’avec son tricycle il remorquait ses deux voitures près du Champ-de-Mars d’où il pouvait enfin contempler la tour Eiffel, objet de ses rêves, le brave chemineau avait été rencontré par un rédacteur de l’Auto, auquel il avait conté naïvement son histoire, en échange d’une bouteille de vin, payée au premier bistrot venu.

Le grand organe sportif publiait aussitôt un article sensationnel sur ce chemineau globe-trotter et, dès le lendemain, Bouzille connaissait la célébrité.

Mais Bouzille avait trouvé mieux !

Le père François Bonbonne, propriétaire du « Cochon de Saint-Antoine », estimant que cet original personnage et son invraisemblable appareil constitueraient une attraction curieuse, l’avait embauché pour deux mois, lui fournissant la nourriture et le gîte, plus cinq francs par jour, à la condition que Bouzille viendrait stationner chaque nuit, devant son établissement.

Peu à peu, lassé de séjourner sur le pas de la porte, il avait décidé de laisser son train sur le trottoir et de descendre, au bout d’une demi-heure, dans la salle enfumée du caveau. De la sorte, il rendait généreusement, sous forme de consommations absorbées et naturellement payées, les cinq francs du père Bonbonne.

Dans ce sous-sol du « Cochon de Saint-Antoine », la tabagie se faisait de plus en plus épaisse, le tapage grandissait.

Il était environ deux heures moins le quart.

Les gens du monde s’étaient retirés.

François Bonbonne venait de reconduire, par l’étroit escalier en tire-bouchon qui menait du sous-sol au rez-de-chaussée, les derniers clients de luxe. Le robuste patron, qui remplissait de sa présence l’unique issue, redescendait dans la salle et d’une voix enrouée, incitant à boire, suggérait :

— Qui c’est qui paie un saladier de vin chaud ?

Berthe, à côté de son frère, avait jugé le moment opportun pour mettre Geoffroy au courant de ses projets :

— C’est



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.